lundi 24 mars 2008

Bye bye Bling bling : donuts clinquants glacés au pandan mais pas que

Quelque chose m’a frappée. Pas vraiment frappée – de toute façon j’ai toujours une spatule cinglante dans la poche en cas d'attaque impromptue – mais frappée quand même : comme Sarkozy, je suis punie.

En effet, j’ai le très net sentiment de subir le même sort que notre petit tout petit chef d’Etat, qui a été, pouvait-on lire dans le New York Times de samedi, "puni pour toutes les bouffonneries médiatisées et peu présidentielles qui lui ont valu le sobriquet de 'président bling-bling' ".

Et oui, dure réalité. Lui se retrouve un peu con devant les résultats des élections locales, et moi je me retrouve un peu conne devant la page blanche de Word, et ce curseur clignotant qui hurle au désespoir.
Mes bouffonneries médiatisées – un peu quand même - et peu présidentielles – très peu, soit – me laissent K.O, essoufflée telle un chiot galeux, Ray Ban à terre, devant un amer constat : y a rien à faire, j’ai rien à dire.

Pétrifiée, mortifiée, horrifiée, le temps passe et mon clavier ressemble de plus en plus à un tapis de fakir à l’approche duquel mes doigts s’épouvantent (je sais pas si vous avez déjà vu un riquiqui épouvanté, c’est assez mémorable).
Jamais au grand jamais n’aurais-je soupçonné qu’un tel sort puisse s’abattre sur ma petite personne : je suis réduite à un mutisme assourdissant. J’ai bien pensé à engager Henri Guaino pour écrire mes posts – qui plus est, puisque le petit Nicolas se débrouille très bien tout seul pour sortir ses arlequinades (j’ai déjà parlé de mon affection démesurée pour le dictionnaire des synonymes ?), ça lui aurait arrondit ses fins de mois ; mais tout compte fait, je crois que ça passerait pas.

Heureusement, je sais que je ne suis pas seule dans ce cas, et je me console en me disant que c'est comme la Tecktonik, ça va passer. C’est là que la comparaison bling blinguesque s’arrête, car je ne mettrais pas mon kitchen aid rouge ! je le rappelle au cas où des internautes errants auraient débarqués – au feu pour parier que Mr Bruni devienne mitterrandien d’un seul coup d’un seul et qu’il ne réitère pas "quelques unes des initiatives les plus sensationnelles qui lui ont valu la couverture de 252 magazines en 2007". ( 252 ! presque autant que moi, sauf que je réserve l'exclusivité à l'ensemble de la presse ouzbèque, très très portée sur le bling bling)

Bref, il faut donc peut-être se calmer un peu sur les bouffonneries (je dis ça juste parce que j’ai rien à dire ; vous l’aurez compris, ça va pas durer). Adieu décadence, adieu blabla ; dorénavant je traiterais chaque semaine d’un sujet d’intérêt général. La semaine prochaine : « Aquariophilie, mise en route du bac récifal et maintenance, bouturage et bien d’autres astuces sur le maintien des coraux en milieu hostile ». hi hi (je dis hi hi parce que c'est un thème on ne peut plus véridique trouvé en googlant simplement "thème conférence aquariophilie")

Mais avant ça (douloureuse attente en perspective), offre promo spéciale : le quart d’heure bling bling, pour la route. Comme disait l'autre à propos de l'exception : « Dites qu'elle confirme la règle. Ne vous risquez pas à expliquer comment. » Je n’explique donc pas, et je vous laisse avec des doughnuts (donuts ?) tout ce qu'il y a de plus clinquants.

J’en profite pour participer au concours à la con (c'est pas moi qui le dit) de Marion : "Si j'avais du pandan, je ferais ça, mais j'en ai pas". Donc, si j’avais encore du pandan, je ferais des donuts martien entièrement au pandan, mais puisqu’il ne me reste que ce glaçage rescapé d’une innovation sanguinaire, that’s it. (Pitié Marion, accepte ma participation, je suis en proie à une crise de pandanite aiguë)


J'en profite aussi pour dire que "si j'avais - encore - du pandan", je referais peut-être des trucs comme :
* des truffes au pandan et à la noix de coco
* des Bánh Phú Si, l’extase (et histoire de sa découverte)
*
des mini cakes au fromage blanc amande-pandan
*
d'autes mini cakes interculturels au pandan, pépites multiples de chocolat et fruits secs
*
un Duo Pyramidal de financiers : Sésame noir et Pandan
*
un entremet Crousti-Soyeux Open-Up au pandan et à la confiture de chataîgne aux zestes d’orange
* des chips de pomme au pandan

***
Bling Bling Donuts

A déguster de préférence à Euro Disney avec des Ray Ban, trois Rolex et une ou deux mannequin/chanteuse, selon disponibilité

- 200 ml de lait
- 50 g de beurre
- 70 g de sucre en poudre
- 1 pincée de sel
- 1 cs de levure de boulanger
- 2 œufs
- 1 pincée de noix de muscade
- 540 g de farine

Faire fondre le beurre dans le lait chaud et laisser refroidir.
Ajouter en mélangeant la levure, le sucre, le sel, la muscade, les oeufs et la farine.
Pétrir 5 minutes. Ajouter de la farine si la pâte est trop collante. Couvrir d’un torchon humide et laisser lever 1h30.
Etaler la pâte sur le plan de travail fariné et découper des cercles avec un emporte pièce (environ 7 ou 8 cm), ou des minis de 4cm) ; faire un trou d’environ 1 cm au milieu avec another emporte pièce.
Laisse reposer encore une demie heure sous un torchon.

Faire chauffer de l'huile (malgré votre répugnance extrême pour la friture) et faire frire les donuts 30 secondes à 1 minute de chaque côté.
Déposer sur du papier bip pas de marque après cuisson.

L’étape bling bling : le glaçage

a. très peu bling bling (ni rolex ni ray ban) : saupoudrer allègrement de sucre glace
b. bling bling mais j'me soigne (vous adorez dire « casse toi pauv’con » en présence de vaches limousines) : mélanger 200g de sucre glace à un blanc d’œuf et un peu de jus de citron. Ajouter du colorant au choix. Recouvrir les doughnuts et saupoudrer jovialement de trucs pas bons mais colorés (j'ai ajouté une goutte d'huile essentielle de mandarine adorablement offerte par celle qui se reconnaitra)
c. bling bling à la vie à la mort (aucun scrupule à récupérer le beau stylo Mont Blanc qui brille du président d’un pays en voie de développement) : faire chauffer au bain-marie du fondant pâtissier, ajouter du pandan en voie de disparition. Verser sur les doughnuts et saupoudrer majestueusement de billes de sucre multicolores

dimanche 16 mars 2008

Une journée ordinaire, une glace au Kinder Bueno et un bon resto

Cher lecteur assidu et attentif, comme tu l’auras remarqué, je me suis quelque peu laissée aller ces derniers temps, négligeant la cadence coutumière du post dominical. L’explication est simple : j’ai d’abord du partir à brûle pourpoint en tournage à Hollywood pour remplacer Sarah Jessica Parker dans Sex and the City ; puis une attaque de mites alimentaires géantes m’a empêché de pénétrer dans ma cuisine, jusqu’à ce que l’équipe des Mites Massacreurs ne débarque.
Bref, tout est rentré dans l’ordre, et j’ai donc une foultitude de choses et trucs plus passionnants les uns que les autres à blablater. Notamment ce qui suit.

Ce matin en effet, j’ai pris une minute pour la réflexion métaphysique du jour. Après cet effort de concentration intense – trois neurones irrémédiablement ruinés, un constat s’impose : j’ai de la chance, quand même.
Pas la chance en général, cette bonne étoile qui s’est manifestement déposée sur le berceau de ma petite sœur (blonde, grande, elle sait chanter, danser, escalader les fenêtres, faire bouger ses oreilles, et gagne à tous les coups aux jeux à gratter : cherchez l’erreur ; en même temps c’est moi – à deux ans et demi déjà, j’étais un bébé de confiance qui lui ai trouvé son prénom, pas tous les jours facile).
Non, j’ai de la chance parce que je me lève de bonne humeur, malgré les épis, les marques d’oreiller sur la joue droite, l’absence de café dans la boîte, et cette bonne vieille machine à laver qui me fait la joyeuse surprise d’être d’humeur « déluge matinal, fragrance lavande bio de Provence ».
Pas grave.
J’ai de la chance, parce que je me demande ce qui m’attend pour la journée. Voici donc, en deux temps trois bla bla, une journée ordinaire de mon quotidien innovant.

8h30 : immergée jusqu’aux cheveux dans un présentation des dernières technologies multidevice convergentes, communicantes, intégrantes, RFID, xhtml, je tente de prendre un air des plus sérieux et passionnés. Personne ne semble noter que moi et les puces RFID n’avons pas élevé les lézards ensemble. Lorsque j’entends « oui, on veut être maxi open source là-dessus, mais au niveau extension propriétaire widget, ça va pas être en bundle hein ! », j’acquiesce d’une franche agitation du menton. Pour sûr, "l’implémentation et l’agrégation du digital native, ça reste un peu du prospectivisme". Je note tout de même qu’il sera très prochainement possible de lire son e-book sur le plafond de sa chambre, et d’envoyer ses recettes de cuisine sur un mini écran intégré à une spatule électronique à écran tactile.
Cela dit, sans vouloir faire la paper fetichiste primaire, j’aime bien mon carnet tout raturé aussi.
Avant de quitter ce repaire innovant, je marche un peu sur l’eau pour me détendre.

Sortant d’un métro tout ce qu’il y a de plus banal en sifflotant (enfin on appellerait plutôt ça du chuintement rythmé, car le rossignol et moi, ça fait trois), je passe devant la voiture banalisée des gardes de Mr X, ce grand monsieur très important qui habite l’immeuble où j’ai l’heureux statut de pakistanaise pour six mois.
Comme tous les matins, je tente de prendre une allure douteuse pour attirer leur attention : regard revolver et fuyant à la fois – Michael Scofield like, démarche patibulaire, je mime le geste de celle qui va tout à coup sortir un M16 de son mini sac de pouffe. Bon, ça marche pas ; les gardes ne me demandent ni mes papiers, ni l’adresse de mon blog, rien.

Au boulot. Par où commencer ? pâte à modeler, découpage de magazine, construction d’une vache en kit ? pfffffffffiou, trop de choses à faire. Je décide finalement de me concentrer sur la recherche des dernières innovations transcendantes sur le marché de l’aquariophilie. C’est aussi ça que j’adore ici, on apprend une foultitude de trucs dont on n’aurait jamais soupçonné l’existence, ce qui est un avantage social non négligeable.
Exemple : en soirée, quelques anges passent. Et c’est là que je suis capable de combler avec un « Tu savais, toi, qu’Hello Kitty fête ses 34 ans cette année ? dingue, non ? » Mouais. « Et tu savais que les français consomment 6 litres de glace par an, alors que les suédois c’est 12 litres ? ». Toujours utile je vous dis. Bref.

En cas de baisse de régime, mon co-pakistanais Fromentin est toujours là pour partager une bonne adresse de site détente ou pour m’accompagner dans la quête des spéculoos.

[note : les noms et exemples cités ont été obviously modifiés. Je suis plutôt sympa mais je vais pas non plus vous offrir gratos les innovations du siècle]

Et puis, pour se distraire, il y a aussi l’invasion du bureau de ballons roses gonflés à l’hélium ou le concours de qui tape le plus vite, sans coquilles et sans regarder le clavier la phrase très aspirationnelle « Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne ; ils ont des chapeaux ronds, vive les bretons ».

Pour tenir ce rythme délirant, je me suis dit que tous mes co-innovateurs avaient bien besoin d’un petit remontant, à base de sucres plus rapides que l’éclair : et hop, une petite glace au kinder bueno. Franc succès, malgré le croustillant de la gaufrette qui battait un peu de l’aile.

A la fin de la journée, je suis généralement un spéculoos vivant, innovant, et comblé. Vivement demain.
[ la semaine prochaine : « Comme distraire les vendeurs », ou « de l’avantage d’une équipe efficace d’espionnage industriel » ]


Bon, c’est pas tout ça mais y a pas que l’innovation dans la vie, y a aussi le week end. Et le week end dernier, en rentrant d’Hollywood, j’ai fait un tour vers les Baux de Provence, dans un superbe resto niché au cœur d’un magnifique domaine plein de fruits et légumes bio, d’ânes et de piscine.

C’était à la Cabro d’Or, et c’était vraiment chouette. Super service, super repas. Aux fourneaux, le chef Michel Hulin.

Mises en bouche
« Mousseline de poivron rouge, bouchées de chèvre aux herbes, olives au fenouil »
Bien parfumée, légère, si légère mousseline que j’ai passé les ¾ du repas à tenter de retrouver le mot ‘syphon’, pourtant pas bien compliqué.

« Frivolité de saumon fumé au fromage de brousse et herbes mélangées, mousseline d’avocat aux agrumes, tuile de parmesan »
Top de top. Alliance de saveurs pas si originale mais superbement réussie grâce aux assaisonnements et aux textures : mousseline pile poil au bon endroit, entre bonne tenue et légèreté, fondant de la brousse et résistance du saumon fumé, mais surtout, cette incroyable tuile fragile et délicieuse.

"Filet de rouget cuit sur sa peau croustillante, risotto safrané aux petits légumes et dés de crevettes, jus de bisque mousseux"
Bonne cuisson des rougets, mais le seul plat qui ne m’a pas vraiment transcendée. D’abord parce que la salière avait du tomber dans la marmite, et aussi parce que le risotto était en fait une sorte de paella mollassonne.

« Grenadin de veau cuit au sautoir, gratin d’asperges vertes du pays, jus aux condiments et pignons grillés »
Cuisson parfaite du veau, bien grillé dehors, tout tendre dedans, asperges du jardin au bon goût … d’asperges, et ces très fines lamelles croquantes au-dessus… miam.

Fromage frais parfait à la figue , Salers de la mort qui a failli tuer mon palais pourtant coriace.

« Strates de fraises croustillantes, mascarpone au praliné ‘toutes fleurs’, crème glacée au fromage blanc et caramel au vinaigre balsamique »
Très sympathique mascarpone à moitié emprisonné dans ces sortes de cannelloni de fine et croquante pâte sucrée, onctueuse crème glacée au fromage blanc et filet d’huile d’olive pour un mariage honorable ; les lamelles de fraises, bien que peu parfumées, étaient vraiment magnifiques. Le seul hic : pas tout à fait la saison des fraises.

Mignardises : une crème brûlée qui frôlait la perfection du crémeux, un calisson un poil trop parfumé à la fleur d’oranger, une bouchée chocolat-amande qui cassait pas trois pattes à un hanneton, et un excellent mini financier surmonté de Chantilly et d’une toute mignonnette fraise des bois.

Et qu’est ce qu’on a bu ? On reste dans la région avec d’abord un Mas de la Dame la Stèle blanc 2006, sec et très fruité. Et un Cornas Terres Brûlées 2003, un peu trop puissant pour moi, sans doute à cause de la canicule. (pour les commentaires lacunaires sur le vin, se reporter plus bas à la 3ème chose sans intérêt)

Très bonne adresse, donc. Certainement encore plus appréciable avec un petit rayon de soleil sur l'orteil droit.

Autre sujet, sans transition. Il y a déjà de ça un petit moment, on m’a demandé de raconter six choses sans intérêt aucun sur moi et moi-même. La sélection fut rude, mais la voici :

- je suis tendancieusement chiante.
Exemple, restitué de la grande boite des souvenirs familiaux : j’ai trois ans et demi, je suis au restaurant avec ma famille. On m’a commandé du poisson ; le poisson arrive, nappé d’une sauce blanche. L’enfant normal mangerait son poisson, parce qu’il s’en fout sûrement, de la sauce blanche, ou parce que peut-être qu’elle est bonne, cette sauce blanche, en fait. Le mini cookie masqué ne mange pas son poisson ; le mini cookie braille au serveur « monsieur ? je n’ai pas demandé de sauce avec mon poisson ». Et on apporte une autre assiette de poisson au mini cookie. No comment.
- j’ai de l’eczéma quand j’entends « un espèce de », « suite à », « des fois », « soi-disant » à propos d'un bâtiment ou d’un chien, parce que même si ma chienne est vraiment subtilement intelligente, elle parle rarement d’elle-même de façon humainement intelligible, alors à moins que le journaliste parle couramment le chien, non, pas « soi-disant ».
- je ne connais rien au vin
- quand j’étais petite (aux environs d’avant-hier, donc), je croyais que le M des bouches de métro, c’était des McDo ; et je disais fièrement « à tire l’haricot »
- j’aime pas le beurre
- j’ai rien à me mettre

Sur ce …

***
Glace au Kinder Bueno

Pour une équipe de travailleurs innovants (6)
25cL de lait entier
25cL de crème liquide entière
4 jaunes
75 g de sucre
4 paquets de Kinder Bueno (8 barres)

Blanchir le sucre et les jaunes. Chauffer le lait et la crème ; lorsque le mélange arrive à ébullition, verser sur les jaunes, fouetter et remettre sur feu moyen en mélangeant avec une cuillère en bois jusqu'à ce que mélange nappe la cuillère.
Placer au frais.
Hâcher grossièrement les kinder bueno en en réservant une barre.
Lorsque le liquide est bien froid, verser dans la sorbetière et turbiner pendant 15/20 minutes.
Ajouter les kinder, mélanger, mettre au congel. Au moment de servir, parsemer quelques copeaux de kinder au dessus.
Incomparablement meilleur directement sorti de la sorbetière ...